Geste politique fondateur et lien permanent qui fait tenir ensemble les membres d’une société, le soin s’appuie sur la reconnaissance et l’intrinsèque vulnérabilité de toute forme de vie et sur les relations de dépendance qui les lient. Loin d’être réductible à une faiblesse qui appellerait une prise en charge hétéronome, la vulnérabilité peut être génératrice de capacités singulières et utiles à toutes et tous.
Sans la nier, ni la réifier, il s’agit de distinguer les différentes formes de vulnérabilité et d’interroger les évidences historiques. Si l’idée d’une nature éternelle a vécu, l’époque contemporaine ne marque-t-elle pas le passage d’une nature vitale à une nature létale plutôt que d’une authentique vulnérabilité de la nature ? Par conséquent, suffit-il de reconnaître la dépendance humaine à la nature pour nous réinscrire dans le monde vivant ? L’architecture, pensée comme contrepoids à la finitude humaine, ne pourrait-elle pas trouver des perspectives fécondes en misant sur la vulnérabilité pour disparaître sans dommage pour le territoire qui l’accueille ou encore pour s’adapter aux temps futurs ?
Cette séance développe ces perspectives lesquelles posent la question de la conception, de nos sociétés comme de nos artefacts.
Intervenants
Avec Alexandre Berkesse et Thomas Sannié.