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Il m’est arrivé de me cogner contre l’horizon
Je ne connais pas d’autre heurt.Philippe Denis
Le corps est une éponge.
Il boit, il vit tout ce qu’il y a.
Imbibé du monde, le corps ivre a mémoire de formes.
Essorage interdit.Anonyme
Quand on l’interrogeait sur sa technique et les sources de sa création artistique, Nicolas de Staël répondait : « Je peins les coups reçus ».
Cette réponse peut nous éclairer sur la part d’extériorité radicale qui vient frapper à l’intérieur ou de l’intérieur, le sujet aux prises avec l’insistance du Réel. De quelles formes, de quelles mémoires, cette « extériorité intime », en réalité non-spatialisable, est-elle porteuse ? Qu’est-ce que le corps s’il n’est pas qu’un simple assemblage mécanique d’organes, d’articulations, de neurones et de synapses ? Quels liens peut-il bien y avoir entre le corps et l’imagination, entre le corps et le langage, si comme le disait Foucault, « l’imagination est à la couture de l’âme et du corps » ? Peut-on parler de la mémoire d’un corps ? celle-ci est-elle situable, spatialisable ? Qu’est-ce qui circule entre « le réel des corps » dans les mouvements de résonances empathiques ? Par quoi les corps du danseur, de l’interprète psychanalyste, du pianiste, du soignant attentif sont-ils traversés quand ils œuvrent de manière virtuose ?
Nous partirons ici encore de la pratique, en nous intéressant non pas à l’homme pensant et calculant du modernisme, qui se croit dans son corps comme l’amiral en son vaisseau, mais aux situations cliniques extrêmes ou atypiques qui sollicitent le corps de façon singulière et appellent un effort de l’imagination.