
L’empire des signes: la sémiologie et la symptomatologie dans la médecine clinique au 19e siècle
On le sait au moins depuis les travaux de Michel Foucault : la médecine clinique du premier 19e siècle ne correspond pas tant à la renaissance d’un empirisme domestique, hérité de l’école hippocratique, qu’à l’invention d’un empirisme contrôlé. Elle inaugure notamment une nouvelle sémiologie, dont on a décliné de multiples façons les attendus dans des ouvrages aux titres dépourvus d’ambiguïté, comme celui de Double, Séméiologie générale ou traité des signes et de leur valeur dans les maladies, celui de Landré-Beauvais, Séméiotique ou traité des maladies ou encore celui de Broussonnet, Tableau élémentaire de séméiotique. On se propose de revenir sur ce corpus savant des traités de sémiologie et de symptomatologie pour tenter de dégager ce qu’ils nous apprennent des distinctions à établir entre symptômes, signes, phénomènes, et des liens que chacun entretient avec la maladie.
Ronan de Calan est maître de conférences en philosophie et histoire des sciences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.