Nous sommes donc particulièrement heureux d’accueillir les professeurs de psychiatrie Jean Naudin et Bernard Granger, pour deux interventions en avril et juin. Le premier présentera la psychiatrie phénoménologique quand le second exposera l’utilisation du baclofène dans l’alcoolisme.
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Les dialogues de la chaire

La psychiatrie aujourd’hui (suite)

Il suffit parfois d’une interpellation sur Twitter pour créer du lien et motiver une rencontre… Lieu d’échanges, la chaire de Philosophie à l’hôpital Hôtel-Dieu a été créée pour renouveler et élargir le partage des savoirs en offrant un espace ouvert à tous. Après une apostrophe de @GrangerBernard suite au cours « Etat de l’art de la psychiatrie actuelle  » , le dialogue s’est engagé avec @CynthiaFleury.

Nous sommes donc particulièrement heureux d’accueillir les professeurs de psychiatrie Jean Naudin et Bernard Granger, pour deux interventions en avril et juin. Le premier présentera la psychiatrie phénoménologique quand le second exposera l’utilisation du baclofène dans l’alcoolisme.

 

La psychiatrie phénoménologique
par Jean Naudin

La phénoménologie, un courant de la psychiatrie illustre et réputé difficile à comprendre, peut être directement enseignée par l’exemple. Il suffira de dire la différence entre comprendre et expliquer, de montrer comment nous cherchons l’explication par un processus pathologique lorsque la compréhension vient à faire défaut, comment nous repoussons les limites de cette dernière si nous comprenons que l’incompréhensible a parfois en lui-même un sens philosophique plus profond, qui porte sur la vérité de l’être et nous concerne tous. Nous verrons enfin comment nous pouvons accéder à cette compréhension en mettant momentanément entre parenthèses ce que nous croyons savoir déjà en théorie à propos de la maladie mentale, les mythes auxquels nous l’associons sans le savoir (le cerveau en est un tout comme l’inconscient) et leurs conséquences sur les hommes et la vie de tous les jours.
De grands courants en psychiatrie sont inspirés de cette forme de critique épistémologique : la psychothérapie institutionnelle, l’antipsychiatrie, aujourd’hui la psychiatrie communautaire. Certaines études de cas sont demeurées exemplaires de ce que veut dire vivre avec une maladie mentale. D’autres ont montré clairement comment l’attachement excessif à la norme peut être un facteur de décompensation ou comment on peut perdre le sens propre de soi en ayant pour aspiration d’être juste comme tout le monde.
Peut-être la phénoménologie nous apprend-elle à ne pas trop nous dénaturer, nous qui sommes encore capables de nous étonner de ce que veulent simplement dire : être et exister. 

Jean Naudin est professeur de psychiatrie à l’Université de la Méditerranée et Chef de service au CHU Sainte-Marguerite à Marseille. Il est également docteur en philosophie et chercheur permanent au CNRS (UMR 6578).
Il est l’auteur de Phénoménologie et Psychiatrie. Les voix et la chose, Editions Presses Universitaires du Mirail, 1997 ou encore La schizophrénie, avec Bernard Granger, In Le grand dictionnaire des idées reçues, Le Cavalier Bleu, Paris, 2008.

Le vendredi 21 avril, de 18h à 20h, amphithéâtre Dupuytren
Hôpital de l’Hôtel-Dieu,
1 Parvis de Notre-Dame,
75004 Paris

 
 

Etude de cas : quelles leçons tirer de l’histoire récente de l’utilisation du baclofène dans l’alcoolisme ?
par Bernard Granger

 

Depuis la publication du Dernier Verre (Denoël, 2008) d’Olivier Ameisen, une auto-observation sur les effets du baclofène à fortes doses sur son addiction à l’alcool, de nombreux travaux scientifiques ont confirmé l’intérêt de cette molécule dans cette indication. Pourtant, son utilisation se heurte à des réticences, des freins, des oppositions, du dénigrement, surtout, paradoxalement, de la part de nombreux addictologues.

Il convient d’exposer les faits principaux de cette histoire à la fois hors du commun et symptomatique, en analysant le rôle des médecins, la place des patients et des associations, les décisions des autorités sanitaires et l’attitude de l’industrie pharmaceutique à mesure que s’est affirmée cette avancée thérapeutique.

Avec les ouvrages :

Ameisen Olivier, Le Dernier Verre, Denoël, 2008.

Beaurepaire Renaud (de), Vérités et Mensonges sur le baclofène, Albin Michel, 2013.


Bernard Granger est professeur de psychiatrie à l’université Paris Descartes et dirige l’unité de psychiatrie ambulatoire de l’hôpital Tarnier (Assistance publique – hôpitaux de Paris). Il est l’auteur de Les Borderlines, avec Daria Karaklic, Odile Jacob, 2012.

Il est sur Twitter @GrangerBernard et tient le blog http://www.dernieresnouvellesdufront.com/

Le 14 juin, de 18h à 20h, amphithéâtre Dupuytren
Hôpital de l’Hôtel-Dieu,
1 Parvis de Notre-Dame,
75004 Paris

 

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