Si depuis le passage à l’an 2000 on constatait en Europe et dans le monde un renouveau des idéologies fascistes, un regain du populisme et une montée des extrêmes-droites, l’année 2025, elle, marque avec l’élection du nouveau président Donald J. Trump une mondialisation de ce phénomène. Les problématiques ne sont plus désormais seulement nationales : elles sont aussi planétaires. Aux États-Unis, des données scientifiques deviennent inaccessibles, des termes sont bannis de la recherche sous peine de non-financement, empêchant la communauté scientifique d’accéder par exemple à des données de santé précieuses. En parallèle, sur le plan international, les crises politiques se multiplient (France, Corée du Sud), de nouvelles phases de conflits s’ouvrent (RDC). En quelques mois seulement, des symboles de l’idéologie nazie refont surface, rappelant certaines des pires heures du XXe siècle. De nouvelles velléités expansionnistes et / ou de déportation s’affichent ouvertement.
Les conditions d’émergence de ces nouveaux fascismes ne sont pas exactement les mêmes. Héritiers des idéologies du siècle précédent, ils leur ressemblent, mais s’en démarquent aussi. Ils correspondent à leur époque. En France, des chercheuses et des chercheurs du monde universitaire interrogent cette situation depuis quelques années. Ils sont chercheurs en sciences politiques, en philosophie, en histoire, et s'inquiètent de la santé de nos démocraties. Pour condenser leurs recherches, la Chaire de Philosophie à l’Hôpital propose ce semestre un nouveau séminaire : « Fascisme moderne : nouveaux visages, nouvelles stratégies ».
Ce séminaire vise à explorer la résurgence des idéologies fascistes sous de nouvelles formes à l’échelle mondiale, en utilisant une approche interdisciplinaire. En croisant les perspectives de la philosophie, de l’économie, de l’histoire, de la psychologie sociale, de l’anthropologie et de la sociologie, il cherche à comprendre comment le fascisme évolue et s’adapte aux contextes sociopolitiques contemporains. Il s’agira d’explorer les racines psychologiques du fascisme, en examinant les mécanismes mentaux, les dynamiques sociales, et les émotions qui favorisent l’émergence et la propagation de cette idéologie. En parallèle, ce séminaire cherchera à identifier des antidotes, socio-éducatifs et politiques pour contrer ces tendances.
Ce séminaire est coordonné par Cynthia Fleury et Guillaume Le Blanc : |