Cette année a été consacrée à la maladie chronique. En effet, entre l’annonce parfois difficile, les traitements et modifications du quotidien, la maladie peut changer le rapport de chacun aux autres et à lui-même. Pour les personnes qui sont atteintes de maladies chroniques, l’effraction de la maladie (entrée « brutale » ou « silencieuse » dans la maladie, pathologie accompagnée ou non de jugement social, etc.) annonce aussi un nouvel horizon qui n’est pas celui de la guérison, mais celui de « la viabilité d’une vie, dans la conscience de sa fragilité » (Lhuilier & Waser, 2016). Il s’agit alors d’un défi pour les malades qui doivent vivre au long cours avec les contraintes liées à leur pathologie, tout en s’engageant dans les tâches pratiques que nécessite la vie quotidienne « modifiée ».
En ce sens, la maladie chronique peut s’assimiler à un « fait total, à la fois corporel et psychique » (Le Blanc, 2006, 2007), qui induit des remaniements identitaires complexes, et qui peut conduire à des situations d’isolement et de souffrance qui affectent l’identité. L’enjeu du séminaire est de proposer un temps théorique mais aussi un temps d’échange collectif et sécurisant pour discuter de ces situations et des bouleversements que peuvent vivre aujourd'hui les patients. Sa partie atelier d'écriture propose quant à elle de sortir de l’isolement en partageant son vécu, et de (re)créer du commun. Cette formule s’inscrit dans le courant des éthiques narratives et vise à recréer du lien entre les participants et à mobiliser les fonctions psychiques de la narration et de l’art pour soutenir les recompositions identitaires par le partage d’expérience.
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