Cette année, le séminaire s’articule autour d’une tension conceptuelle révélée au cours de la deuxième année, qui portait sur l’œuvre d’Édouard Glissant et celles de Deleuze et Guattari. L’étude de ces œuvres, et plus précisément la critique qu’elles permettent des notions d’identité et d’enracinement, nous avait conduits à méditer, dans le même mouvement, sur le « trou dans le symbolique » que Lacan désigne par le terme de réel, et qui peut tantôt marquer la place d’un manque, tantôt celle d’un vide illimité. Nous avions également exploré le « gouffre de l’esclave », son abysse — ce vide qui se tient au cœur de la mémoire des peuples afro-descendants —, et sa persistance douloureuse dans un monde post-colonial. Ce vide, ce gouffre, constitue le point autour duquel gravite, et parfois sombre, la notion de noirceur, qui, selon les contextes, vient tantôt boucher ce trou sous la forme du concept de race, tantôt en figurer l’« ab-sens », par une opacité queer ou un droit à la différance (à écrire avec un “a”, en référence à Derrida).
Au cours de ce séminaire animé par le philosophe et psychanalyste Frédéric Baitinger, il s’agira de donner la parole à des psychanalystes, des penseurs critiques et des philosophes.
Première séance :
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