Sophie Gleizes développe une réflexion autour de deux concepts au cœur des travaux de la Chaire de Philosophie à l’Hôpital : la vulnérabilité et la résilience. La vulnérabilité constitue tout à la fois la mise en danger, le risque, et la « potentialité à être blessé » (Soulet, 2005). Quant à la résilience, nous dit-elle, « ce concept peut faire référence à la capacité d’un système à rebondir, absorber un choc, retrouver un équilibre lui permettant de maintenir ses fonctions tout en continuant à évoluer après une perturbation ». De fait, depuis les années 1990, les études de la vulnérabilité et de la résilience apparaissent indissociables, tant la vulnérabilité ne semble pouvoir être définie ou mesurée qu’en prenant également en compte la capacité d’un système à absorber, réagir ou se remettre d’un événement (Bankoff, et al., 2004).
Dans ce contexte, le hotspot se veut pour sa part un concept opérationnel désignant des espaces spatio-temporels singuliers et identifiant des zones prioritaires d’action à mettre en œuvre, le tout à l’aide de critères et d’indicateurs préalablement établis par des « experts » (scientifiques, ingénieurs, etc.). Les approches dominantes de ces catégorisations tendent toutefois à se réduire à des approches gestionnaires au service de la gestion des risques, et participent à naturaliser les zones de vulnérabilité et à homogénéiser toutes les formes de spatialité. Les hotspots de la vulnérabilité recoupent en effet bien souvent la cartographie des frontières. Ils peuvent perpétuer une séparation entre pays développés et pays en développement, communément admise et reproduite, qui n’a pourtant plus beaucoup de sens aujourd’hui. De fait, ces catégories ont parfois des conséquences nuisibles pour les communautés ciblées par les actions du développement.
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