Retour de la guerre en Europe et des épidémies, éco-anxiétés galopantes et paniques identitaires. Force est de constater que les angoisses contemporaines sont multiples et de plus en plus politiques. Longtemps marqueur de notre subjectivité, l’angoisse catalyserait-elle aujourd’hui nos tourments collectifs les plus profonds ? Retrouvez à cette occasion un numéro du 1 réalisé en lien avec la Chaire de Philosophie à l’Hôpital, et deux séminaires animés par Frédéric Baitinger, philosophe et psychanalyste, qui reviennent sur nos angoisses sociales et sexuelles montantes.

Cette semaine, retrouvez un numéro du 1 consacré aux angoisses contemporaines, qu’elles soient identitaires, liées au changement climatique ou au retour de la guerre sur le sol européen. À cette occasion, Cynthia Fleury, titulaire de la Chaire de Philosophie à l’Hôpital, propose, dans un entretien avec Eric Fottorino, une historiographie des conceptions philosophiques de l’angoisse, des Anciens, en passant par Kierkegaard et Freud, et revient sur les enjeux d’une clinique de l’angoisse à l’heure de vécus d’effondrement généralisés. "Sur le plan intime, l’individu se dit stressé, fatigué, et sur le plan collectif, il se dit angoissé, comme si l’incertitude portait encore davantage sur nos capacités collectives de transformation et de résilience", relève-t-elle. Retrouvez par ailleurs, dans ce numéro, les contributions de nombreux chercheurs et praticiens : le pédopsychiatre et psychanalyste François Ansermet, le géographe Michel Foucher, le politiste Dominique Reynié, etc.

À cette occasion, la rédaction du 1 propose d’envoyer gratuitement un numéro aux 200 premiers abonnés de la newsletter de la Chaire.
Le 1 est un hebdomadaire qui se concentre sur un seul sujet d’actualité, et le creuse en profondeur en une heure de lecture.

Le séminaire “Créoliser l’inconscient”, plongée dans les racines de nos angoisses identitaires

À l’angoisse sociale et sexuelle qui monte, le séminaire "Créoliser l’inconscient", animé par le philosophe et psychanalyste Frédéric Baitinger, en ajoute deux autres. Celle qui émerge de l’effondrement de l’idéal universaliste républicain d’abord, et qui débouche sur un retour inquiétant du nationalisme et du populisme en politique ; et celle que suscite, via le dérèglement climatique, la remise en cause de la notion de progrès technique. Prise de conscience qui ouvre sous nos pieds un vide existentiel et idéologique ; vide qu’explorera au cours de l’année qui vient ce séminaire, et qui sera également le thème d’un livre-entretien avec Raphaël Liogier à paraître à l’automne prochain, Faire face à l’angoisse.

"Décoloniser l’inconscient”, un séminaire à redécouvrir en replay

À mesure que les études féministes, du genre, queer et trans décolonisent les structures inconscientes de la famille hétéro-patriarcale, force est de constater qu’une certaine angoisse sociale et sexuelle monte au cœur de nos sociétés occidentales. Qu’est-ce qu’être un homme ? Qu’est-ce qu’être une femme ? Et plus encore qu’est-ce que la parentalité dès lors que ces notions ne peuvent plus se prévaloir d’une quelconque naturalité ? Voilà le type de questions que le séminaire "Décoloniser l’inconscient" s’est efforcé de déplier l’an dernier à la Chaire de Philosophie à l’Hôpital.

L'équipe de la Chaire de Philosophie à l'Hôpital