La troisième année poursuivait, avec un nouveau cycle d’invités, un travail exploratoire, s’attachant à analyser des démarches (d’architectes, de designers, d’urbanistes, de géographes…) relevant du care : c’est-à-dire fabriquant des espaces habitables pour des vulnérabilités particulières (le handicap, le vieillissement, la maladie mentale, les différentes formes de précarité socio-économiques, etc.). Ce séminaire se tient lui-même sur un lieu de soin exceptionnel, l’Adamant, bateau amarré à la Seine dont la spécificité et les affects sont dévoilés avec virtuosité par Nicolas Philibert dans le film Sur l’Adamant. Ainsi, le centre de jour de l’Adamant a, par exemple, fait l’objet d’une séance spécifique avec Gérard Ronzatti, architecte de l’agence SEINE DESIGN, spécialiste de l’architecture et ingénierie flottante et navale et concepteur de l’Adamant, et Eric Piel, psychiatre et fondateur de ce même lieu. Cette séance a été l'occasion de remettre en contact les concepteurs et les usagers du lieu, une rencontre rare mais d'une grande préciosité en architecture. En parallèle de ce travail exploratoire, le séminaire avait à coeur de continuer à fournir un travail de fond, initié au cours des deux premières années, de relecture critique des modèles « classiques » de l’architecture et de mise à jour d’autres systèmes, s’appuyant notamment sur la dimension spatiale du soin en psychiatrie et plus généralement d‘autres relations de l’architecture à la durée, à la mémoire, au traumatisme, à la vulnérabilité.
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