Le mythe de l’intériorité – Autour de Wittgenstein et Jacques Bouveresse
Le livre de Jacques Bouveresse Le mythe de l’intériorité est une bonne voie d’entrée dans la philosophie de Wittgenstein, philosophe incontournable du XX° siècle, que l’on peut considérer comme le père de la philosophie dite analytique dont les deux grands domaines sont la philosophie du langage et la philosophie de l’esprit, à travers lesquels cette philosophie de style analytique a été extrêmement prospère depuis les années 1950 en travaillant de concert avec les sciences, notamment les sciences cognitives. Jacques Bouveresse aborde l’ensemble de la philosophie de Wittgenstein à travers un axe de lecture très spécifique, qui est de montrer en quoi Wittgenstein a mis en évidence ce qu’il appelle « le mythe de l’intériorité », un mythe philosophique, a montré la fausseté de ce mythe de l’intériorité et en a tiré une définition très particulière de la subjectivité.
Quelle compréhension du sujet peut-on trouver dans la philosophie de Wittgenstein, notamment à travers la dénonciation de ce que Jacques Bouveresse a appelé le mythe de l’intériorité, et quelle perspective peut-on tirer de cette compréhension wittgensteinienne du sujet ?
Dans un premier temps, ma présentation introduit à la philosophie de Wittgenstein, dont les thèmes centraux sont le langage, ensemble des faits linguistiques, le psychisme, ensemble des processus ou des faits psychiques, et la pensée, que Wittgenstein distingue du psychisme. Cela me permet d’expliquer quel est ce mythe de l’intériorité que Wittgenstein dénonce comme résultant d’une conception philosophique erronée du langage, du psychisme et de la pensée.
Dans un second temps, je m’efforce d’expliquer quelle est la réponse de Wittgenstein à ce mythe de l’intériorité selon Bouveresse, à travers d’une part le rejet des notions de langage privé, d’objet privé et de connaissance privée, et d’autre part la mise en évidence d’une grammaire des concepts qui est une grammaire en un sens élargi pour intégrer leur contexte empirique d’usage.
Elodie Boissard