Séminaire coordonné par Éva Liévain, Vanessa Ardouin, Audrey Gosset et Julie Le Corre.
Avec le soutien du rectorat de Paris et du Lab’Sorbonne.

Le domaine de la « santé mentale » semble aujourd’hui s’étendre : consulter un psychiatre ou un psychologue n’est plus, comme cela a pu l’être, un geste de dernier recours, mais semble devenir un acte normal, voire incontournable.

Cela doit-il rassurer ou inquiéter ? Si l’on peut être assuré de disposer d’équipes fiables, on peut s’inquiéter de la généralisation du déséquilibre psychique. Comme le soulignait en son temps Platon, l’accroissement du nombre de médecins dans une société témoigne de sa maladie.

Conjointement à cette prise en charge savante, une panoplie de médecines parallèles s’offre aux individus. Entre une approche scientifique experte de la santé mentale, et d’autres abords à l’efficacité variable, voire douteuse, la philosophie peut être une voie porteuse, peut-être moins immédiate, mais néanmoins performante, voire performative, pour le soin de soi et des autres. N’est-ce pas l’ambition implicite de toute philosophie que de fournir aux individus les moyens spéculatifs d’un équilibrage de l’existence ? La réflexion conceptuelle, sur la maladie mentale elle-même, n’ouvre-t-elle pas, par elle-même et en tant que telle, un chemin de guérison ?

Le présupposé de ce séminaire consiste à soutenir; d’une part, que toute philosophie se déploie à partir d’une visée existentielle, d’autre part, qu’une analyse descriptive et réflexive de la maladie mentale elle-même, par son processus propre, est un moyen soutenant pour en sortir.

Si le psychiatre ne soigne pas une maladie mais un malade, ce n’est pas seulement en tant que ce dernier a une histoire singulière, mais surtout que cette histoire est le produit d’une fermeture au monde qu’il s’agit de déceler. L’alliance opérée par Binswanger entre psychiatrie et philosophie apparaît à présent comme une invitation à relire les philosophes sous cet angle.

Le séminaire de cette année viendra prolonger celui de l’an dernier, en faisant place notamment, pour commencer, au siècle de Pascal, Descartes et Spinoza, puis en se focalisant sur les relations interhumaines, des « uns » avec les « autres » (entre les malades eux-mêmes, entre les « malades » et d’autres, soignants ou non, puis entre psychiatres et philosophes).

Ce séminaire est parrainé par Eric Fiat, philosophe, maître de conférences, et professeur à l’Espace éthique de l’AP-HP.

Éva Liévain est enseignante de philosophie au lycée, membre de l’École Française de Daseinsanalyse.

Vanessa Ardouin est diplômée de Master 2 en philosophie et histoire de l’art de Paris I Panthéon Sorbonne. Elle est chercheuse indépendante en philosophie. Ses sujets de recherche portent sur la philosophie décoloniale, autour de l’œuvre de Franz Fanon et des créations artistiques contemporaines. Elle s’intéresse à la transmission et non-transmission des mémoires et questionne les vécus d’aliénation et les pratiques de libération à partir du vécu corporel, plus précisément musculaire.

Audrey Gosset est doctorante en philosophie politique et en esthétique à l’Université Bordeaux-Montaigne et à l’EHESS, Elle est normalienne, agrégée, diplômée de l’Université de Cambridge et enseigne à l’ENS Paris-Saclay. Ses recherches portent sur le corps sensible, la création et le numérique.

Julie Le Corre est photographe plasticienne et licenciée de philosophie de l’art, Elle s’intéresse aux questions liées au vivant et aux paysages contemporains.

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