Toutes les séances ont lieu de 19h à 21h dans le Grand Amphithéâtre de Sainte Anne.
Inscriptions libres mais obligatoires.

En donnant forme au chaos, interne comme externe, l’art se propose d’emblée comme une réponse à la violence. Il console, il propose des objets de contemplation et de méditation, il humanise et spiritualise. Il offre le moyen de dominer ses passions et de parvenir au gouvernement de soi, dit Alain. Il résiste, dit Deleuze, notamment à la bêtise. lI donne à penser, dit Kant. lI sublime, dit Freud. lI rend bon par simple contact, transforme par sa seule présence, dit Simone Weil. Mais tout n’est pas non plus aussi simple : si l’art empêche la violence, il peut aussi en provenir, et ne la tient peut-être à distance qu’à la condition de l’exprimer. Il repose tout entier sur la violence mimétique, dit Girard. Il relève de la négativité contre-nature qui permet seule à l’homme d’entrer dans l’histoire, dit Hegel. Nous tâcherons, au cours de ces séances, d’examiner ces différents aspects en nous appuyant sur des textes et des extraits de films.

Toute expression, comme son nom l’indique, suppose en effet une extériorisation, la manifestation d’un caché, le passage d’un en-soi à un pour-soi. L’art apparaît, à l’analyse, intimement lié à la question de la violence, et même des violences, aussi variées que nécessaires à caractériser. Si l’art a pour but, par une catharsis, de permettre au public de se purger violemment de sa propre violence, cette fonction d’expulsion ne s’accompagne-t-elle pas en retour d’une fonction d’intégration, d’assimilation de la violence ? Ne s’agit-il pas de se la représenter aussi pour la comprendre ? Nous ferons en sorte de respecter la singularité de chaque art dans son rapport à la violence, en distinguant arts du corps (danse, chant, musique) et arts de l’objet (peinture, sculpture, architecture), mais aussi de distinguer les différents types de violences évoqués ci-dessus. Le cinéma sera, du fait de son rapport essentiel à la violence, à la fois le lieu et le moyen de cette recherche.

© Julien Falsimagne

Ollivier Pourriol est normalien, agrégé de philosophie, écrivain (Le Peintre au couteau, Grasset. Facile, Michel
Lafon. Cinéphilo, Pluriel. Vertiges du désir (Cinéphilo 2) , Robert Laffont. Philosophie de la danse et Philosophie de la musique et du chant (Frémeaux- audio-livres-), scénariste pour le cinéma (Pour la France, avec Rachid Hami) et la BD (La vérité sur Socrate, Les Arènes). Il a créé les séances Cinéphilo au MK2 Bibliothèque, à la Philharmonie de Paris, au Forum des Images, et propose aujourd’hui un cycle consacré aux rapports entre art et violence dans le cadre de la Chaire de Philosophie à l’Hôpital. Site : www.cinephilo.fr

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