Pendant la crise, les soignants ont montré la force de leur engagement et de leur responsabilité. Ils n’ont pas hésité à dire combien les organisations du soin (manque de moyens, de personnel, gestion des « flux », statuts précaires) contribuent à leur souffrance.
Un soin soumis au codage informatique, à la performance et à des protocoles rigides peut miner la vocation des soignants, leurs valeurs, leur engagement. Il déstructure le temps du soin (imposé par une logique gestionnaire extérieure aux besoins des patients et soignants), abîme le collectif (les temps de partages informels y sont du « temps perdu ») et peut conduire au burn-out des soignants, et au soin « dégradé » des patients (Compagnon et Ghadi, 2009). Afin de sortir d’une conception individualisante de l’épuisement au travail pour laisser la place à des récits communs et/ou partagés, et produire des connaissances avec les participants à partir de leur vécu, ce séminaire propose, sous forme d’un atelier alternant théorie, écriture et discussion, de penser collectivement ces questions de souffrance au travail des soignants.
Il s’inspire de la réflexion menée pendant trois ans (2020-2023) avec et par les soignants, mais aussi enseignants, psychothérapeutes (etc.) autour de la souffrance professionnelle et du burn-out, au fil du dispositif de « clinique philosophique du burn-out ».
Les séances et textes des participants sont dessinés et mis en récit par l’artiste Jacopo Mandich, dans un processus de narration imagée qui complète l’approche philosophique et les narrations des participants.
Les séances ont lieu un vendredi par mois, de 13h à 14H30, en distanciel uniquement (sur zoom). Elles sont animées par Benjamin Lévy (psychologue, psychanalyste) et Déborah Gasnot (chargée de mission – Chaire de Philosophie à l’Hôpital ; enseignante SHS santé).
Il est possible de s’inscrire à une ou plusieurs séances.