Mooc Humanités en santé

Cette deuxième édition du MOOC porté par la Chaire de Philosophie à l’Hôpital du GHU Paris psychiatrie et neurosciences et la Chaire Humanités et Santé du Cnam propose une introduction aux humanités en santé, centrée sur le soin, des sciences humaines et sociales à l’éthique médicale. Il explore la dimension holistique du soin, afin de répondre à toutes les questions qui se posent aux soignants comme aux soignés, entre clinique, éthique et philosophie. Construit par les interventions de professeurs et chercheurs qui alimentent le champ des humanités en santé, il offre des repères textuels, des outils théoriques et des ressources critiques pour diversifier les perspectives sur la médecine et rendre compte des différentes dimensions du soin. Les humanités en santé, engagées dans la réalité de la clinique, entrelacent à la médecine les apports de l’éthique, de la philosophie et des sciences humaines et sociales.

Le soin et la santé au prisme des cultures

Cette année, une sixième semaine de cours s’ajoute aux 5 semaines déjà existantes. Cette nouvelle séquence fait une large place à l’anthropologie de la médecine et aux questions classiques de cette discipline : les tensions ou, au contraire, les passerelles entre la biomédecine savante contemporaine et « l’ethnomédecine », leurs croisements, hybridations et réinterprétations ; la légitimité et l’autorité des savoirs et des pratiques dites « traditionnelles » par rapport à celle des acteurs du soin et de l’humanitaire occidentaux ; l’inscription des dynamiques thérapeutiques dans des contextes politiques, sociaux et culturels complexes et divers.

Il s’agira de comprendre comment peuvent s’articuler, d’un côté, l’universalité présumée du désir de santé et de la médecine comme science, bien représentée par une institution comme l’OMS et, d’un autre côté, la particularité des situations et des traditions de soin, qui tissent à chaque fois un rapport différent des individus à leur corps et à l’environnement, en mobilisant des normes et des valeurs singulières. Cette manière de se représenter les choses peut toutefois elle-même être questionnée, car elle semble tout à fait typique d’une ontologie dualiste, propre à notre modernité occidentale, prompte à opposer l’universalité de la nature à la relativité des cultures : c’est ce que Philippe Descola a appelé le « naturalisme ». Plutôt que de s’installer dans cette dualité qui prend la médecine occidentale pour une toile de fond universelle sans l’interroger, il faut donc plutôt se demander comment l’anthropologie pourrait décrire les schèmes et les pratiques du soin « par-delà nature et culture ».

L’anthropologie de la santé doit être une anthropologie critique, qui laisse entendre les voix de toutes celles et tous ceux qui ont à cœur de toujours mieux soigner, en Afrique, en Europe, en Asie ou ailleurs.