Année 2016/2017

Le Programme interdisciplinaire USPC « La Personne en médecine » et l’Espace de recherche et d’information sur la greffe hépatique de l’Hôpital Beaujon, en partenariat avec les Hôpitaux Paris Nord et la Chaire « Philosophie à l’hôpital » (AP-HP), vous invitent au séminaire “Philosophie de la maladie chronique”
Ce séminaire est ouvert à tous les professionnels de santé (médicaux et para-médicaux), aux étudiants et aux administratifs. Il a lieu un vendredi tous les deux mois de 14h à 15h30, alternativement sur les sites Beaujon et Bichat.

La prochaine séance du séminaire aura lieu le vendredi 12 mai 2017 :

Nous aurons le plaisir d’entendre Karl-Léo Schwering (Professeur de psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse à l’Université Paris 13) sur le thème : « L’enfant et ses parents devant la maladie ».
Discutante : Céline Lefève (MC philosophie de la médecine, Centre Georges Canguilhem/SPHERE, Université Paris Diderot).
Elle aura lieu de 14h à 15h30 à la Faculté de Médecine de l’Université Paris Diderot Site Bichat salle 251 Deuxième étage B 16 rue Henri Huchard 75018 Paris.

Informations :

Site : lapersonneenmedecine.uspc.fr

Programme à venir :

  • Vendredi 2 juin : Gérard Réach (Professeur émérite de diabétologie) : “Médecine de la personne à l’hôpital : l’hospitalité comme bientraitance ordinaire” à l’Hôpital Beaujon, amphithéâtre Jean-Pierre Benhamou (Bibliothèque Abrami)

Avec les progrès médicaux et l’allongement de la durée de la vie, les maladies chroniques voient s’élargir leurs contours. Elles renvoient désormais à certaines pathologies qui en sont comme les figures historiques (diabète, insuffisance rénale, troubles mentaux) mais aussi à de nouvelles allures de vie liées à un traitement médical (greffe, après cancer) ou encore à des maladies rares autrefois létales. Au-delà de ces nouvelles définitions épistémologiques, le terme de « maladie chronique » continue d’être traversé par des sens différents selon que l’on adopte le point de vue du médecin, qui peut parfois s’arrêter à l’évolution des symptômes et des traitements, ou que l’on adopte celui de la personne malade qui ne se réduit pas à son statut de patient et dont la vie excède la médicalisation de sa maladie.

Ainsi les maladies chroniques font voir à ceux qu’elles affectent et à ceux qui les soignent la vie sous un autre jour, dans ses dimensions tant existentielles et sociales que corporelles et psychiques. « Vivre avec une maladie chronique » – selon l’expression désormais consacrée et dont il faut peut-être mesurer l’euphémisation – consiste dans la recherche précaire d’une norme de vie qui concilie vulnérabilité et autonomie, et dans la négociation permanente entre des mondes et des rôles sociaux différents, entre les exigences de la vie ordinaire (familiale, sociale, etc.) et les contraintes imposées par la maladie et la médecine. Ces maladies signifient également la reconfiguration voire l’émergence de nouveaux rapports à soi et au temps. Elles sont à l’origine de sentiments et de savoirs, d’expériences et de pratiques très divers selon les individus et selon les moments de la maladie.

Enfin, elles nécessitent des prises en charge impliquant la mise en réseau de nombreux professionnels médicaux, para-médicaux et médico-sociaux, à l’hôpital et en ville. Elles requièrent par conséquent de repérer les besoins, expériences et pratiques qui leur sont spécifiques, ainsi que la façon dont elles reformulent la réflexion éthique (axiologique et normative) sur la médecine et la maladie. L’enjeu est d’adapter au mieux le soin médical à ces situations, dans une démarche attentive aux contraintes, valeurs et normes de l’ensemble des acteurs.