https://www.youtube.com/watch?v=fktvfaNXUVo[/vc_column_text][vc_btn title=”Télécharger le pdf du cours” shape=”square” color=”sky” align=”center” i_icon_fontawesome=”fa fa-file-pdf-o” add_icon=”true” link=”url:https%3A%2F%2Fchaire-philo.fr%2Fwp-content%2Fuploads%2F2019%2F11%2Fpowerpoint-B.QUENTIN-identit%C3%A9-groupale.pptx||target:%20_blank|”][/vc_column][/vc_row]Nous avons vu que la question de l’identité en lien avec le handicap se posait sous une première forme, celle qui rejoint l’interrogation sur la réalité même d’un concept du handicap. Y a-t-il quelque chose de commun aux différents types de handicap qui permet d’user du même terme et de reconnaître chaque porteur de handicap comme appartenant à un groupe (« les handicapés ») ? La question de l’identité est celle de la reconnaissance d’une identité commune, groupale.
Le mot « identité » apparaît dans deux types de discours, celui des acteurs, des militants et dans celui des chercheurs qui l’utilisent à des fins d’analyse. Un conflit entre ces deux emplois apparaît si l’on se soumet à une norme unique de vérité. L’efficacité associative n’est pas la visée du chercheur et pourtant ce dernier ne peut que constater la réalité performative que nous avons évoquée durant l’intervention.
Y a-t-il identité d’un groupe appelé « groupe des personnes handicapées » ? Y a-t-il un concept robuste du handicap ?
Il y a une convergence d’intérêt en terme anglo-saxon de lobbying et il y a production réelle d’une identité énergisante de militance commune. La contradiction peut néanmoins exister entre ces différentes conceptions. Le but est-il d’affermir son identité de groupe oppressé pour en tirer des avantages sociaux ou vise-t-il à diluer cette identité de groupe pour une assimilation citoyenne sans essentialisation de notre différence ?
C’est ce qui traverse les sociétés d’aujourd’hui et la société américaine peut sembler bien différente de la société française avec des gains et des pertes de type différents.
Le handicap est un concept relatif, une situation qui s’accroît ou diminue selon le degré d’investissement d’une société à son égard. Plus on vit dans une société qui n’a aucun recul par rapport à la part de relativisme qui la conditionne, plus le handicap sera une réalité essentialisée. Inversement, une société qui a compris l’impact de son modèle social peut déréaliser le handicap.
Mais cela ne se fera pas de manière absolue. Le réel résiste, on l’a dit. Il reste un peu de souffrance dans le handicap, toujours non soluble dans l’organisation sociale la mieux pensée. Faire du handicap seulement une « fiction sémantique » produite par notre société, c’est occulter la résistance du réel, l’oppression que peut constituer une souffrance naturelle par delà l’oppression qui ne serait issue que de la société (Ce sont les limites d’un Foucault par rapport à la souffrance psychique de la folie). Si l’histoire a fait disparaître certains groupes handicapés, les myopes, les « polios », cela n’a pas valeur universelle. Le fait du handicap n’est pas appelé à s’évanouir simplement sous le souffle de la fée « science et société ». Le « modèle social » dans les sciences sociales comme unique prisme de jugement peut alors être une tentation subtile de faire disparaître les personnes handicapées, de les faire taire dans la singularité de leur « être-au-monde ». Il nous faut prendre acte qu’il y a une souffrance non soluble dans la disparition des marqueurs sociaux du handicap.
Nous continuerons donc à préconiser une approche du handicap qui soit multifactorielle