Tout au long de cette année nous avons questionné la présence du psychanalyste, au temps du coronavirus… Une présence en réel ou en virtuel, à l’université ou à l’hôpital, dans les institutions, dans le politique ou l’apolitique, dans les médias…
Pour clôturer ce premier séminaire, nous voilà rendu à nous interroger sur le lieu de cette présence : « retour au cabinet ou (re) conquête de la cité ? »
Le psychanalyste a-t-il déjà quitté son cabinet ? Certainement, cette dernière année, il s’est adapté, réinventé. Il avait peut-être ce qu’on appelle dans le monde de l’entreprise un cabinet mobile. Mais le travail, lui, a continué. Autrement, certes. L’inconscient a continué, continué à se donner à entendre et à être entendu, à son insu, autrement.
L’espace du travail analytique serait permis par le cadre posé, une sorte d’enceinte comme une ville ou un pays avec ses frontières physiques mais pas que… Il y a le lieu du cabinet, le temps de la séance, la libre association. Par cette unité de lieu, de temps et d’action, quelque chose de l’ordre de la psychanalyse et de sa pratique pourrait advenir, grâce au transfert et au discours de l’analyste.
Conquête de la cité ; n’est-ce pas là un fantasme ? en référence à cette légende urbaine, à ces mots, dit-on, prononcés par Freud le Conquistador ; « ils ne savent pas que nous leur apportons la peste ». Eh bien aujourd’hui nous avons à vivre avec cette maladie, le COVID-19. Est-ce un signe ?
Le psychanalyste doit-il reconquérir cette cité perdue ? Dans la Cité, n’est-ce pas plutôt de la place de la psychanalyse ou de l’analysant dont il serait question ? Qu’est-ce que le psychanalyste en dehors du cabinet ? Un porteur de l’expérience analytique, juste un analysant…