Animé par Cynthia Fleury et Frédéric Worms, philosophes
C’est parce que les questions posées par l’hôpital – surgissant dans les hôpitaux – touchent à tous les problèmes philosophiques, que la philosophie doit non seulement les poser, mais aller les poser et les partager à l’hôpital. Questions de vie et de mort, questions de soin, mais aussi questions institutionnelles, et plus largement politiques dans la cité et même dans le monde. L’hôpital n’est pas seulement un cadre de vie et parfois de mort, ou de soin comme relation singulière. Il subit par ailleurs, comme tant d’autres lieux du service public et du monde privé, des procédures de rationalisation organisationnelle produisant – corollairement à la performance attendue – des dysfonctionnements assez considérables en termes d’épuisement professionnel et de réification des soignants et des patients. Pour le meilleur et pour le pire. Il faut donc penser ces questions. Pour le meilleur et contre le pire. Et pour tous les publics dans l’hôpital, patients et soignants, proches et intervenants, sujets et citoyens. C’est le but de ce cours d’introduction, à travers les notions et les textes qui permettent de s’orienter dans ces questions. En intégrant l’hôpital, la philosophie rappelle la nécessité de penser le soin de façon holistique, et que le premier dispositif hospitalier – avant toute technicité – est la qualité intersubjective et interrelationnelle qui se tisse entre les différentes personnes qui traversent son espace/temps si particulier. Le soin est une dimension constitutive du sujet et de la Cité. Ce séminaire investigue l’indivisibilité des trois axes problématiques, et comment ils forment, selon la variété de leur agencement, des boucles capacitaires, ou à l’inverse, d’affaiblissement ou d’aliénation, du sujet, de l’institution ou de la collectivité.