Séminaire coordonné par Benjamin Lévy et Margaux Goldminc.

La deuxième année du séminaire Gestes de la révolte prendra pour axe la question des sublimations. Nous l’aborderons à travers une diversité de pratiques – littéraires et linguistiques, professionnelles et politiques – grâce auxquelles l’énergie des pulsions est déviée, détournée de son but, pour se voir mise au service d’activités valorisées par la culture.

Nous nous orienterons non seulement vers les praticiens (notamment dans le champ du soin hospitalier), mais aussi vers les structures professionnelles, les organisations du travail qui permettent – ou, au contraire, contrarient – les possibilités de sublimation, et partant, d’émancipation des travailleurs, nous appuyant en particulier sur les travaux du psychiatre et psychanalyste Christophe Dejours dont les nombreux ouvrages (psychodynamique du travail) illustrent la souffrance au travail et ses contextes.
Il s’agira tant par-là de décrire ce qu’ont de révoltant et pathogène, au sens littéral de vecteurs de souffrance, des contraintes antisublimatoires, que de constater combien la sublimation ne va jamais de soi. À travers des textes de fiction, la littérature illustre ses impasses, tandis que la technique numérique d’aujourd’hui peine – et, disons-le, échoue – à rendre inventifs et émancipateurs nos usages d’un langage informatisé. La réification algorithmique ignore l’exultation des soulèvements subjectifs.

Si plusieurs invités viendront nous parler de leur expérience clinique en équipe ou présenter leurs réflexions sur des thèmes aussi variés que l’intelligence artificielle et la théorie marxienne du travail aliéné, le lien entre ces questions sera toujours celui des destins d’une énergie pulsionnelle qui nous soulève – et nous porte – en traversant les strates de la culture.

Ce séminaire aura lieu en présentiel et en distanciel, les mercredis, dans l’amphithéâtre Morel de l’Hôpital Sainte Anne à Paris, de 18h à 20h.

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