Séminaire de l’Ecole Française de Daseinanalyse.
Avec le soutien du Cercle herméneutique.
Cette contribution se propose d’analyser une modalité fondamentale de la relation intersubjective : la nécessité vitale et incontournable qu’ont les nouveaux-né(e)s (mais aussi les jeunes enfants) d’être porté(e)s, pour réfléchir au besoin constant d’un accordage intercorporel et interaffectif qui se trouve au cœur de la relation aux parents et aux autres figures d’attachement et qui conditionne l’éveil de l’enfant et son ouverture au monde. Ainsi, la prise en compte de cette “portance” (concept mis en avant par Emmanuel de Saint Aubert) invite à revisiter la typologie des interactions fondamentales avec le nouveau-né élaborée par Winnicott et polarisée autour de sa célèbre distinction entre holding et handling, tout comme elle contribue à relancer la réflexion, indissolublement philosophique et anthropologique, sur la parentalité et l’enfance.
Maîtresse de conférences à l’université Toulouse Jean Jaurès depuis 2015, Claudia Serban est agrégée de philosophie, a soutenu son Doctorat à l’université Paris Sorbonne en 2013, sous la direction de Jean-Luc Marion. Une version remaniée de sa thèse a été publiée sous le titre Phénoménologie de la possibilité: Husserl et Heidegger (Paris, PUF, 2016). Auteure de nombreux articles portant sur la phénoménologie allemande et française, Claudia Serban a codirigé, en 2022, le numéro de la revue Alter consacré à “Sexes et genres”. Dans ses recherches les plus récentes, elle met en place une approche phénoménologique et pluridisciplinaire de la parentalité et de la filialité.