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Il peut sembler a priori incongru d’interroger le deuil et le vécu du deuil au sein des entreprises et des organisations. Le deuil, après tout, est affaire d’intimité, de vécu personnel et/ou familial, et n’a que peu à voir avec le monde professionnel. Tout au plus peut-il être abordé dans le cas de la mort d’un salarié ou d’un collègue. Pourtant, le deuil dépasse les frontières du personnel et du professionnel, de l’individuel et du social. Dans la sphère professionnelle, le deuil s’observe tant dans ses conséquences psychosociales sur le salarié que dans ses incidences sur le travail lui-même et le collectif de travail. La (mauvaise) gestion du deuil peut entraîner alors des risques importants pour le salarié et l’organisation. La pandémie de la Covid-19, et les nombreux décès qu’elle a entraîné, a donné un exemple des conséquences du deuil à grande échelle dans les populations et des conséquences que la mort et les vécus du deuil, variés, pouvaient avoir notamment sur la santé mentale et la productivité. Moment de crise aussi bien pour l’individu que pour les entreprises, le deuil s’avère pourtant peu étudié dans son rapport au monde professionnel. C’est pour pallier ce manque et ouvrir des pistes de réflexions qu’Anaïd Mouratian, docteure en philosophie, a recensé la littérature récente sur le sujet.

Au sommaire de cet état de l’art :

Docteure en philosophie, Anaïd Mouratian a soutenu en 2021 une thèse à l’Université Paris-Est Créteil relative à l’herméneutique de la proximité chez Paul Ricoeur. Elle exerce désormais comme chargée de cours (Adjunct Lecturer) à l’American University of Armenia.