La révolution française (1793) entraîne une libération (supposée) des aliénés de leurs chaînes et la naissance de la psychiatrie. Nous prendrons le temps de présenter plusieurs exemples d’innovations de prise en charge, lesquelles abondent dans l’histoire de la psychiatrie, visant la contention des patients et plus ou moins le bien-être du malade. Le recours aux objets de contraintes physiques est très longtemps systématisé (par exemple avec l’usage des camisoles de force) jusqu’à l’influence au XIXè notamment de la psychiatrie anglaise promotrice d’un abandon des moyens de contention mécanique. L’avènement d’innovations de traitements visant la prévention ou le remplacement des moyens de contention (psychothérapie, clinothérapie…) sera aussi fondateur d’une prise en charge moins portée sur la contrainte. L’histoire des objets contenants nous amène aujourd’hui à penser les transformations que connaissent les méthodes de contenance et leurs usages dans le soin : par exemple, l’enveloppement humide, utilisé au XIXè comme méthode de répression visant à maîtriser les malades dangereux, qui ressurgit au XXè comme moyen thérapeutique dans la prise en charge de l’autisme (packing). Cette histoire des moyens contenants éclaire de nos jours plus largement l’emploi non réglementé de la contention dans le champ du sanitaire, du care et du soin.
La séance est introduite puis animée par Fabienne Candini, directrice de l’IFSI / IFAS de Prémontré (02).