Les autrices :
Valérie Gateau, Docteur en philosophie, formatrice en éthique et bioéthique, chercheuse associée à la Chaire de Philosophie à l’Hôpital GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences.
Cynthia Fleury, Professeur titulaire de la Chaire Humanités et Santé au Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire de Philosophie à l’Hôpital GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences.
Les confinements imposés par la pandémie ont représenté des expériences « extraordinaires ». Lors du premier confinement, de nombreux récits ont été publiés, empreints d’imaginaires et de métaphores : figures guerrières, imaginaires de « fin du monde », sentiment de «basculer » dans la science-fiction, etc.
Faire récit, comme l’ont montré Arendt, Ricoeur ou Taylor, c’est mobiliser l’imagination pour constituer et maintenir son identité personnelle. C’est aussi arbitrer entre différentes valeurs importantes pour celui qui raconte. C’est enfin maintenir du commun par le tissage des histoires individuelles dans l’histoire commune.
Dans cette perspective, nous avons mené une recherche qualitative sur les récits publiés dans les journaux de pandémie entre mars et mai 2020. Les objectifs étaient de comprendre les pluralités des vécus de la pandémie, en documentant les récits de trois catégories de narrateurs (les intellectuels, les soignants et soignés, et le public) ; de mettre en lumière les imaginaires et fonctions de la narration mobilisés par ces narrateurs ; et de comprendre comment les questions éthiques, politiques et anthropologiques posées au fil de la crise avaient été pensées par ces différents narrateurs.
Le rapport propose une analyse qualitative et phénoménologique de ces écrits et suggère d’intégrer les récits de tous ceux qui ont été confrontés à la pandémie dans la réflexion nécessaire sur les moyens de penser démocratiquement d’autres évènements de ce type à l’avenir, en prenant en considération la voix de chacun.”
Valérie Gateau, co-autrice du rapport