[vc_row full_width=”stretch_row”][vc_column width=”2/3″][vc_column_text]SÉMINAIRE DÉCOLONISER L’INCONSCIENT
Animé par Frédéric Baitinger

“Décoloniser l’inconscient”, qu’est-ce à dire ? L’expression est à entendre en un double sens. Elle résonne, d’abord, comme une invitation à repenser la psychanalyse au-delà des catégories anthropologiques, épistémologiques et politiques qui l’ont vu naître (le complexe d’Oedipe, l’hétéro-normativité, le Phallus, le Nom du Père, la différence sexuelle, etc.), ne correspondant plus de manière homogène aux types de liens sociaux et sexuels qui font notre contemporanéité. Mais elle se doit aussi d’être entendue comme une injonction à décoloniser l’inconscient lui-même, c’est-à-dire à libérer la psychanalyse de la domination qu’exercent sur elle certain discours critiques qui, au nom de leur engagement politique et éthique, tendent parfois à gommer ce qui en fait pourtant le coeur subversif, à savoir l’inconscient et sa dynamique pulsionnelle.

Suivant cette double tension, ce séminaire se propose d’analyser les accusations que les études du genre, queer et post-coloniales portent à l’encontre de la psychanalyse et d’en interroger la pertinence, notamment au regard de l’accueil que certains psychanalystes (et non “La” psychanalyse en général) leur réservent ; si certains démontrent à raison une certaine perméabilité envers ces critiques ainsi qu’un désir d’en intégrer les principes à leur clinique, nous en interrogerons néanmoins les limites quant à la perspective proprement politique et identitaire dont ces études se réclament dans le cadre de la prise en charge des souffrances subjectives, semblant ignorer là le réel singulier propre à tout sujet, la contingence des dynamiques pulsionnelles inconscientes qui les fondent.

Pour ce faire, ce séminaire débutera en opérant une distinction entre deux versants de la psychanalyse. Une première, fondée sur l’inséparabilité des normes oedipiennes et patriarcales avec l’hypothèse freudienne de l’inconscient, et qui verrait dans les études du genre, queer et post-coloniales l’expression d’une idéologie politique faisant la négation de l’inconscient et oeuvrant dangereusement à défaire les valeurs universalistes au nom d’une conception de l’identité à tendance quasi populiste ; une seconde, au contraire, tendant à une déconstruction des modèles de genres et à une politisation de la praxis analytique. S’efforçant de se tenir au-delà des normes oedipiennes, son ambition thérapeutique rejoindrait les visées éthiques des études du genre, queer et post-coloniales pour autant qu’en faisant une place aux minorités en tous genre, elle mettrait au coeur de sa définition du soin et de l’inconscient la singularité des modes de jouir et d’aimer de chacun.e.s.

Enfin, prenant appui sur cette opposition résumant là deux tendances contemporaines qui font l’actualité de la discipline analytique, ce séminaire s’efforcera de montrer qu’une psychanalyse au-delà de l’Oedipe est non seulement possible et nécessaire, mais qu’elle préexiste déjà d’un point de vue théorique dans l’enseignement du dernier Lacan. Ce dernier propose en effet une clinique de la jouissance non oedipienne, ouverte à l’écoute des souffrances toujours marginales et singulières de ses analysant.e.s. et qu’il semble plus que jamais nécessaire de réinvestir.

  • Introduction : panique décoloniale chez les psychanalystes, le 18 mai 21
  • Paul B. Préciado : terreur épistémique sur le divan, le 15 juin 21
  • Judith Butler : la matrice hétérosexuelle et la mélancolie du genre, le 06 juillet 21

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